Lignes, formes, typographies, couleurs, Christophe ose et dose, tant lorsqu’il s’engage et conçoit graphiquement pour des ONG et associations dont les missions et valeurs le touchent, que dans sa pratique artistique personnelle. Christophe Copin : construire, déconstruire, s’approprier le trait
« Il faut oser d’abord, doser ensuite » –Karin Viard
Passion originelle
Artiste complet (designer graphique-concepteur, dessinateur, illustrateur, sérigraphe), Christophe est passionné par le constructivisme, le design de Charlotte Perriand, les dessins de Le Corbusier, le Bauhaus, le Minimalisme, le Suprématisme. Références que l’on retrouve dans ses œuvres.
Cette passion a commencé jeune.
« Comme toutes les belles histoires ça démarre dès l’enfance. Je suis sensible au signe, au symbole, au motif, à la lettre, alors je dessine déjà beaucoup. »
Il fait des études d’art à la Norwich University Of the Arts, et à l’Institut d’Arts Visuels d’Orléans où il obtient le diplôme National d’Arts et Techniques, option communication, sur le thème « Orange », en référence à la couleur Pantone 021C.
Ses études d’art l’amènent à saisir les constructions tant typographiques que photographiques, en les décomposant, les transformant, se les appropriant avec beaucoup d’exaltation.
La création passionnée
Designer graphique, Christophe va travailler en agences de communication. Pertinent, on sent l’artiste qui veut aller au-delà des demandes parfois trop formelles. On retient son caractère enjoué, et sympathique. Il porte très bien son nom « Copin », car nous sommes tout de suite envoûtés par sa gentillesse.
En mars 2016, il participe au concours « Cohabitation » organisé par le Remix Coworking et La Maison des Artistes. Une manière complémentaire d’exprimer sa créativité.
« Voilà l’occasion de me lancer dans une démarche plus personnelle, longtemps désirée mais toujours repoussée. Quelques crayonnés plus tard, je tiens mon image : le sujet m’inspire une représentation haute en couleurs, un clin d’œil à la cohabitation heureuse choisie par les coworkers. » Il présente « Mix Tape ».
L’Envolée
Son visuel prend forme sous les traits de deux protagonistes qui s’entendent à merveille pour savourer/partager leur goût prononcé pour l’éclectisme, du classique à l’électro en passant par l’Acid jazz… « J’envoie ma proposition et suis sélectionné pour participer à une exposition collective de 10 artistes. »
Par la suite, il s’applique à produire des images figuratives procédant du même jeu visuel/textuel jusqu’en 2019 ou de nouveaux besoins et modes d’expressions s’imposent, comme une nécessité. Le temps du changement est venu, celui de l’abstraction. »
La construction de la création
« L’objectif est simple : saisir l’instant en le consignant d’un trait de crayon. Instinctivement sur un cahier à spirale, une enveloppe, une nappe en papier… qu’importe le support tant que l’excitation est là. « Je trace une forme, une idée, enregistre une intention, dessine un motif.
Puis vient l’expérience de l’interprétation, de l’appropriation via une pratique graphique de fond, régulière et réjouissante. Éveillé quant aux rencontres visuelles quotidiennes, Je m’ouvre aux multiples inspirations, à chaque stimulation.
Le trait se fait long, droit, parfois courbe, épais, voire en pointillés…
puis peu à peu la ligne se pointe au bout du stylo, opportuniste elle se joue de l’espace qui s’ouvre devant elle, le structure, le découpe jusqu’à former un univers abs-trait, imaginaire, libre et spontané. Ici et là le spectateur réagit à la mesure de sa projection, chargé d’une émotion particulière il reconnait quelque chose de personnel, d’anecdotique.
La ressemblance, la référence ou la comparaison ne sont jamais très loin.
Le trait part à la coupe du support, à fond perdu vers l’inconnu ou bien reste à l’intérieur où il fait corps avec la matière blanche du rectangle de papier. Il pourra s’y exprimer dans toutes les directions, en changeant de cap au gré d’une envie, une respiration. Une séduisante diagonale, une parallèle jumelle, un cerne, tout est bon pour se distinguer. Croisement ou pas l’occupation est consommée.
Mais attention au trait de trop, le bavard, l’iconoclaste, le tordu, le superflu. »
Tel un jeu de construction ou de déconstruction, de forme ou de contre-forme, de blanc et de couleurs, « je trace des traits ! »
L’exposition
« Le meilleur souvenir est celui de ma première fois, c’était dans un open space. »
« À l’instar d’une commande en free-lance, j’avais une thématique à illustrer et une deadline. La grande différence tenait dans les possibilités qui s’offraient à moi. Technique, format, couleurs… tout était libre, de quoi titiller ma créativité débordante. Ainsi tout était réuni pour que je franchisse le pas, que je donne la bonne première chance à une pratique artistique tant idéalisée. J’allais tout donner. »
L’espace de coworking, sphère atypique où eu lieu l’exposition, fut propice au brassage des sensibilités, métiers, culture pro. Il conjugua la rencontre d’inconnus et de relations autour de la thématique de la « cohabitation », notion hautement fédératrice et engageante pour ce baptême.
« Ces conditions très favorables aux échanges m’ont permis de recueillir matière à réflexion autour de ma production naissante. Tour à tour, j’ai eu de quoi me projeter pour la suite, et de quoi douter aussi quand à la technique que j’employais. J’allais devoir arbitrer sur pas mal de chose, mais l’important était que le processus de création soit lancé. »
De la préparation à la rencontre
Quelle soit collective ou en solo show, c’est toujours excitant de préparer l’exposition de son travail : la quantité, l’ordre, la sélection des pièces… puis vient l’accrochage, étape fondamentale pour la lisibilté de sa démarche.
« Les événements collectifs auxquelles j’ai participé ont été l’occasion de tisser des liens, découvrir le travail des autres, demander un avis à ses pairs, offrir un regard extérieur, aller à la rencontre d’un public sensible et éclairé́. Nécessaires pour entretenir le feu de la création, ses riches échanges offrent du carburant pour repartir avec des projets plein la tête. »
Le solo show ouvre sur autre chose, bien sûr l’exclusivité du lieu, mais surtout la possibilité de personnaliser la mise en scène, en invitant l’intime à se dévoiler davantage.
« L’art est beau quand la main, la tête et le cœur travaillent ensemble » – John Ruskin.
Christophe a exposé en solo show en janvier 2020 à Bernay, à la Galerie de l’hebdomadaire l’Éveil Normand, avec sa série « les Abs-traits » et en 2018 à Boulogne Billancourt, avec sa série « Décalage immédiat », à La Causerie Café.
Il a présenté des illustrations de sa série « Décalage immédiat », dans des expositions collectives en 2019, comme Art Pocket Foire d’art abordable et itinérante, au Ground Control et la Galerie du Théâtre de Vanves.
Merci Christophe.
Florence de Rochefort/Florence Comdigitale _www.comemedias.com
Instagram : @chriscopin