Lorsque deux bavardes se rencontrent autour d’un café… une après-midi entière, de longs échanges téléphoniques, des soirées de remises de prix, et surtout beaucoup de fous rire ! Babette est cette femme pétillante, qui éclate de joie, son joli accent milanais vous emporte dans un tourbillon d’anecdotes, de pubs…Babette Auvray-Pagnozzi : Avanti !
Italie créatrice
Babette, tu connais ma passion pour l’Italie et je ne peux commencer ce portrait sans y faire référence !
Milan, les spaghetti aglio, olio e peperoncino… ton si joli accent, l’Italie terre de création.
Parle-moi de l’Italie, de tes muses, des tendances …
« Milan est la capitale de la mode et du design. Il suffit de s’assoir à une terrasse de café et regarder les milanaises se baladerin centro ou in Galleria pour assister à un véritable défilé. Milan c’est une ville qui frémit. La vie culturelle, la musique, les apéros, les restos, les expos…
À Milan, le beau et l’art, on le respire partout et à chaque instant. D’ailleurs l’Italie tout entière est une énorme exposition à ciel ouvert. J’ai eu la chance de grandir et évoluer dans un univers stimulant. A la maison, on écoutait Verdi, et on passait d’une expo à une comédie musicale ou à une pièce avant- gardiste.Grandir dans un pays qui regorge de trésors artistiques, de musées et de fondations, passer du classique au contemporain, du glamour à l’extravagant, aide à développer la fibre créative, si on en a une.
Mais Milan c’est aussi une ville survoltée qui court, qui avance, qui frétille, qui bosse dur. Implacable pour le business et faite pour les hommes-femmes d’affaires. On apprend à bosser bien et vite, à aimer les défis et à ne pas avoir peur du travail. Et pour retrouver l’énergie, il suffit de se booster avec un plat de spaghetti aglio, olio et peperoncino.
Babette Avanti !
Babette est sans fard, elle reste elle-même et entière – soit on l’adore, soit elle vous dérange. Il n’y a pas de demi-mesure ! Elle nous étonne, nous surprend. Une pile électrique qui ne peut rester en place avec un besoin effréné d’avancer : Avanti !
Femme exigeante avec elle-même, elle demande aux autres de la suivre ! Si forte parfois, si tendre et fragile aussi. Elle me fait penser à ces films italiens où tout bouge, où l’on retrouve la famille, les cris, les pleurs, la douceur et les senteurs, l’Art…
Il y a aussi cette passion créative qui la pousse : une femme Multipass comme je les nomme. Directrice de la création, Conseil en com, Auteure, Blogueuse, Conférencière, Entrepreneuse, Fondatrice du Jour Sans Pub et des Entremetteurs…
« On m’a souvent traité de Wonder woman car je suis toujours dans l’action. Oui, j’aime tout faire et très vite, donc je cours tout le temps et je suis partout à la fois. »
« Je suis une passionaria même dans le travail et quand je me lance dans quelque chose, j’y mets toutes mes tripes au point que rien et personne ne peut plus m’arrêter. Je pense, je dors, je respire, je vis avec ma passion. Et je m’accroche, je ne lâche pas tant que je n’ai pas atteint mon objectif. C’est à la limite de l’obsessionnel. Il en faut de l’énergie car mon gros problème, le plus souvent a été de ne jamais être dans le bon timing. »
Et elle ne lâche rien ! Chaque jour, chaque projet est un nouveau défi. « La passion c’est mon moteur et il faut que j’aille toujours jusqu’au bout de mes rêves, quitte à me planter. Je ne sais pas si c’est un bien ou un mal, c’est ma manière de fonctionner et je ne sais pas faire autrement. »
Passionnément Pub
Babette innove et lance les tendances. Elle crée la première agence virtuelle A-Contrario, puis Avanti l’agence « sur-mesure » avec des clients comme La RATP, Voltage FM, Les Parisiennes, … Connue de tous, reconnue par tous, elle apporte ce regard expert et pointu sur le monde de la création. Babette est une passionnée de mots, de concepts, d’images.
Avec un humour décapant, direct, elle écrit, manie les mots et lance le premier dictionnaire Langue de Pub. Blogueuse, on la retrouve avec « le jour sans pub ».
Qu’est-ce qui te passionne dans la pub ?
« Ce qui me passionne dans la pub, c’est son côté borderline et insensé. Connaissez-vous un autre métier où l’on demande aux créatifs de libérer leur imagination tout en leur coupant les ailes ? Être artiste, c’est facile ! Dessiner, peindre, écrire sans codes en attendant l’inspiration du moment et se laisser aller sans réfléchir à son instinct créatif, sans règles, selon un processus émotionnel perso, quoi de plus logique !
Être créatif en faisant face à des contradictions permanentes, c’est complètement dingue. Dans la pub, le challenge est permanent. Il faut trouver l’idée qui fait wahoo dans le cerveau et boom dans le cœur dans des délais ultra shorts, sans oublier de s’imprégner jusqu’à l’os de l’ADN de la marque, de lui insuffler du sens, de se différencier de la concurrence, de prendre en compte la strate, les objectifs de l’annonceur, de percer la tête du consommateur, de penser à son âge, à son statut sociale, à son wording et à ses références, vendre l’idée au client, créer le buzz, et pourquoi pas, faire une grande communication avec un tout petit budget.
Et tout ça pour rendre sexy le saucisson ou le fromage. Plus simplement, on cadre son imaginaire, on castre son processus créatif, on bâillonne sa liberté et on lui demande de basculer non-stop de l’artiste au marchand. A force de faire marcher les 2 hémisphères en même temps, encore heureux que les créatifs ne deviennent pas bipolaires. Oui, c’est un métier de fous, mais quel métier stimulant ! Quel frisson quand la dead-line vous guette prête à vous tomber dessus, que vous sentez monter l’adrénaline, en passant de l’angoisse à l’excitation, que le stress vous serre la gorge devant la page blanche, et que vous sentez enfin que vous tenez l’idée. Et quand vous l’accouchez en frôlant la jouissance. Oui, être un Mc Gyver de la com’ ou un Botticelli du saucisson c’est difficile, mais passionnant. »
Histoires de Pub
C’est l’histoire d’une petite fille pour qui les mots et les histoires faisaient offices de poupées. Sa grand-mère l’a plongé dans un encrier à 4 ans, quelle belle idée ! Delà ont fleuris nouvelles, poésies, roman comme Pubelle.
« C’était un roman qui racontait l’histoire d’une fusion et d’harcèlement dans une agence de pub sous un fond d’intrigues. » avec ce ton direct et impertinent que l’on va retrouver dans Langue de Pub.
Son dico-kit-de-survie-boussole pour survivre ou se frayer un chemin dans la pub !
« Transmettre mes connaissances et éviter aux jeunes qui rentraient dans le métier de glisser sur les peaux de banane. Pourquoi Langue de pub ? Car mieux vaut être une langue de pub qu’une langue de bois. Surtout quand l’on veut répondre à de vraies questions, celles que tout le monde se pose sur le métier et sur le milieu, comme : « Pourquoi les créatifs bossent en team ? C’est quoi un CM ? C’est quoi une justification ? Et une couille ? Faut-il coucher pour arriver ? ».
Il manquait un dico-kit-de-survie-boussole pour se frayer un chemin dans cette étrange planète, en picorant quelques infos, au grès de ses envies et besoins. J’ai choisi d’en faire un ouvrage simple et sérieux sans me prendre au sérieux car je trouve la pédagogie au premier degré ennuyeuse à mourir et qu’il y a déjà trop de donneurs de leçons dans le métier. J’avais envie de dévoiler le wording et les dessous de la pub sans en avoir l’air, de transmettre aux futur pubards un véritable outil de travail professionnel, mais souriant, ludique et pratique. Et puisque je le voulais impertinent, j’ai sorti ma Langue de pub ! Accompagnée par quelques icones de la pub (merci Nicolas, Mercedes, Stéphane, Pascal, Pierre, Joe, Isabelle et Fred :-).
Les pépites qui font grandir les projets se retrouvent sur son site Les Entremetteurs. Experte en rencontres créatrices, Babette manie encore ici l’art du contact, de l’expertise et de la performance.
Babette, Passions et talents
« Je n’ai que des passions ! Des tas et tout le temps. La danse, les bouquins, l’écriture, la peinture, la musique, le théâtre, le foot. Et aussi les glaces, la mer chaude, Paris, mon mec, mon fils… Après l’écriture, ma passion a toujours été la danse, je l’ai dans le sang. C’est ma drogue et mon défouloir. A 5 ans je voulais être ballerina.
Puis j’ai découvert le rock & roll. J’ai remplacé le tutu par les jeans et le saut de chat par le saut du petit cheval. Depuis, les danses ont changé, mais tant que je peux bouger au rythme de la musique, je prends mon pied. Une autre grande passion, c’est la musique. On m’a mis au piano, mais je n’avais des yeux que pour la guitare. Et pour les guitaristes des groupes rock. J’ai évolué longtemps dans le milieu des concerts et je me suis prise tellement de décibels dans les oreilles que je m’étonne de ne pas être devenue sourde. J’ai eu aussi ma période « mode ». J’ai même pris un diplôme de styliste. A 20 ans, j’esquissais des tenues improbables que j’arrivais parfois à fourguer à des maisons de mode. Qui parfois me payaient en fringues.
Le théâtre aussi c’était une autre passion. Cette atmosphère si envoutante et cette odeur particulière de bois mélangé à la poussière dans les coulisses. Et le trac qui te prenait l’estomac avant de monter sur les planches. J’ai été aussi passionnée par le sport. J’ai fait du cheval, du judo, du tennis, du stretching, du pilâtes, histoire de me défouler. Puis je suis devenue avant-centre à l’Inter de Milan, dans les premières équipes féminines. On avait même des fans qui nous couraient après pour avoir un autographe. Je ne sais pas si c’était ma période de chance, à l’époque tout me réussissait. Je dansais, Don Lurio me proposait de partir en tournée aux USA avec son ballet. Je peignais, la Piccola Galleria de Milano exposait mes tableaux. Je chantais, Ricordi m’offrait un contrat. Je faisais de la figuration pour me faire de l’argent de poche, on me sélectionnait pour un rôle. J’accompagnais un copine mannequin faire un casting et malgré mon mini format, on me choisissait pour le shooting. J’avais un petit rôle au théâtre et on me proposait d’intégrer l’école de Strehler. Mais ça c’était avant. Pour mon père, ce n’étaient que des métiers de clown et je n’ai jamais pensé à me lancer vraiment.
Je n’ai aucun regret car un jour, mon chemin a croisé la pub. Je pouvais écrire, dessiner, imaginer des histoires, faire un casting, diriger un tournage, un shooting, choisir une musique, jouer en équipe. Et même faire la danse du ventre devant le client. »
Vous l’aurez compris on ne s’ennuie jamais avec Babette ! Un tourbillon de bonheur et un humour décapant comme le choix de ses citations !
« Ma citation préférée ? La première, j’y pense en souriant à chaque fois qu’une ex-star de la pub se fait lourder « Fais attention à qui tu écrases en montant, tu peux trouver le même en descendant » … Et une autre, que je dédie à tous ceux qui sortent des campagnes consensuelles, mièvres et javellisées et qui surfent sur la vague suivant les dictas des gourous du moment « Moins de tests et plus de testicules ».
Merci Babette, on se reprend un café !!!
Florence de Rochefort/Florence Comdigitale _www.comemedias.com